C’est confirmé, le variant sud-africain du coronavirus est à Madagascar et a déjà contaminé de nombreuses personnes. Cette confirmation vient de l’Institut Pasteur de Paris à qui l’Etat a envoyé le 11 mars dernier 18 prélèvements. Il s’est avéré par la suite que 7 parmi ces prélèvements contenaient le variant sud-africain.

A l’origine de l’envoi de ces prélèvements en France, selon toujours le président malgache, le constat de nombreux décès suspects, 45 en un mois, dont la plupart à Mahajanga et à Nosy-Be. Andry Rajoelina a souligné dans la foulée que le variant sud-africain pour lequel il n’existe pas encore de vaccin actuellement est plus virulent et risque d’être fatal surtout en cas de retard dans la prise en charge de ceux qui en sont atteints.
Madagascar commence à subir une deuxième vague de la Covid 19 ! Le président Andry Rajoelina l’a annoncé lors de son intervention en direct sur les chaînes nationales dans la soirée du 20 mars 2021. Cela se reflète dans la recrudescence du nombre de cas : 2 483 nouveaux cas en seulement un mois, du 18 février au 20 mars. Sont particulièrement concernées par cette deuxième vague Analamanga, DIANA, Boeny, Atsinanana
Pour cette raison, le Président de la République exhorte tout un chacun à immédiatement se faire consulter, débuter le traitement curatif dès les premiers symptômes et ne pas attendre la confirmation via les tests. D’autant plus qu’il existe ce que les médecins qualifient de « faux négatifs, c’est-à-dire, des personnes qui présentent tous les symptômes du Coronavirus mais dont les tests sont négatifs. Andry Rajoelina n’a pas omis de rappeler la prise systématique du remède prôné par l’Etat, la gélule de CVO+ dont la distribution sera gratuite pour tous ceux susceptibles d’être contaminé par le coronavirus. Parallèlement, les distributions de la tisane CVO reprendront au sein des fokontany dans les régions où il a été constaté la recrudescence du nombre de cas.

Mahajanga et Nosy-be isolés

Afin de freiner la propagation de ce variant, diverses mesures ont été annoncées par le président de la République. Parmi les plus significatives, la mise en isolement total de Nosy-Be et de Mahajanga pour une durée de 15 jours. Pour Nosy-Be en particulier, le dernier vol en partance aura lieu le samedi 27 mars et l’aéroport n’accueillera également plus de passager en provenance de l’extérieur à partir de cette date.
La circulation des personnes fera l’objet de contrôles stricts afin d’éviter l’entrée sur notre territoire de personnes en provenance de pays à risque, à l’instar de ce boutre en provenance de Mohéli qui voulait faire entrer clandestinement ses passagers à Mahajanga. Or parmi ces passagers, on a suspecté la présence d’une personne décédée du coronavirus. Enfin et non des moindres parmi ces nouvelles mesures, la gratuité des scanners pour les patients susceptibles d’être porteurs du coronavirus.
Il a également réitéré les décisions prises lors du dernier conseil des ministres. Les hôpitaux « manarapenitra » dans toute l’île seront dédiés à la réception des personnes « covidées ». Pour Antananarivo, ce seront les hôpitaux d’Andohatapenaka, Anosiala, Fenoarivo, HJRA et Befelatanana. Par ailleurs, le centre de traitement sis au Village Voara, sur la route digue, pourra recevoir tous ceux qui présentent des formes graves, et cela, 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 à partir du lundi 22 mars, a annoncé le Président malgache.

Pas de reconfinement

Il n’y aura donc pas de reconfinement. Cependant tout dépend de l’évolution de la situation, a conclu le Numéro Un malgache. La décision d’une campagne de vaccination en dépend également. Andry Rajoelina a précisé que ni l’Etat malgache et encore moins le Président n’ont déclaré être contre le vaccin anti-covid. « Madagascar est toujours dans la phase d’observation », a-t-il relevé. Sur ce point, il s’est étonné du comportement de l’opposition qui, auparavant s’était prononcé contre d’éventuelles tentatives de l’Etat de mettre en œuvre une campagne de vaccination mais qui maintenant appelle les organismes internationaux à procéder à une telle campagne dans le pays.
Quoi qu’il en soit, Madagascar, comme tous les autres pays au monde, souhaite que l’on découvre et qu’on mette en œuvre un vaccin qui pourrait contrer efficacement ce fléau. Andry Rajoelina a déclaré qu’une rencontre avec les membres de l’Académie nationale de Médecine aura lieu dans la semaine à venir pour décider des mesures à prendre en matière de vaccination.
En ce qui concerne les représentations étrangères ainsi que les organismes étrangers qui souhaitent faire venir le vaccin pour leurs employés, il n’y a aucun problème, selon le Président malgache. Toutefois, ils ne doivent en aucun cas obliger leurs employés malgaches à se faire vacciner, a-t-il précisé.

N. Randria